Pommes de terre 6,1 Mt : trop, c'est trop !

Alléchés par deux années successives de cours élevés, les planteurs de pommes de terre n'ont pas résisté à la tentation d'augmenter encore un peu les surfaces. Après avoir déjà progressé sensiblement l'an dernier, celles-ci passent à 123 000 ha cette année (+4 %). La seule région Nord-Pas-de-Calais enregistre une hausse de près de 2 500 ha à 47 000 ha, ce qui conforte sa place de première région de production avec plus de 38 % de la superficie totale. Les rendements sont aussi en hausse dans la plupart des régions. Avec 50 t/ha, le rendement moyen national progresse de plus de 5 t/ha par rapport à 2013. En Nord-Pas-de-Calais, la hausse est même de 10 t/ha, à 55 t/ha. Logiquement, la production globale fait un bond de 1 Mt à 6,115 Mt. La campagne s'est caractérisée par une forte pression mildiou en juillet et par une bonne tubérisation, si bien que les tubercules sont d'un calibre moyen et homogène.

- La cinq principaux pays producteurs d'Europe de l'Ouest (Allemagne, Belgique, Pays-Bas, France, Grande-Bretagne) connaissent également une hausse, de 12 % à 27 Mt, conjugaison de bons rendements et d'augmentation des surfaces. La campagne de commercialisation se déroule donc dans ce contexte de volumes pléthoriques, et de prix divisés par 3 ou 4 par rapport à ceux de l'an dernier. La production française se heurte à des débouchés qui n'évoluent guère depuis plusieurs années. L'industrie, qui transforme environ 1,1 Mt, pourrait absorber quelques dizaines de milliers de tonnes supplémentaires pour compenser le rendement industriel pénalisé par un taux de matière sèche des tubercules plus faible qu'à l'accoutumée. A l'inverse, la consommation des ménages sur le marché du frais (1 Mt) est plutôt à la baisse, de 3 à 4 % par an depuis deux ans. Quant aux exportations (1,75 Mt en 2013-2014), elles vont être fortement concurrencées par les productions de nos voisins européens.

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